C’est l’épreuve est en vogue dans ces années 2020. On l’appelle « Backyard » car c’est le nom que lui a donné Lazarus Lake, l’organisateur de la célèbre et mythique Barkley dans le Tennesse. Elle peut aussi se nommer « Le Dernier Homme Debout » ou « la course à l’infini ». Cette compétition souffle un vent nouveau dans le monde de la course à pied de longue distance. Voyons comment se préparer à cette course au format unique.

Un peu d’histoire…

Le concept original a été imaginé en 2011 par l’américain Gary « Lazarus Lake » Cantrell, organisateur de courses dont la légendaire Barkley. L’idée est de réaliser 100 miles en une journée. Un calcul simple donne alors la distance à parcourir en moyenne : 6,706 km heure. Ainsi un concurrent ayant parcouru 24 boucles aura réalisé 100 milles (161 km) en 24 heures.

Le principe est simple
  • Le parcours est une boucle de 6,706 km.
  • Il y a un départ toutes les heures. Il faut ainsi faire la boucle en moins d’une heure. Si le coureur la termine avant, il peut utiliser les minutes restantes pour se reposer, s’alimenter, se changer en attendant le départ de la prochaine boucle, donc une heure plus tard que la précédente.
    Exemple : si vous terminez la 1ère boucle en 45 minutes, vous avez 15 minutes avant le prochain départ. Si vous terminez la boucle en 58 minutes, vous n’aurez que 2 minutes de repos avant le prochain départ.
  • Le but est simple : faire le plus de boucles possibles dans les temps.
  • Le vainqueur est la dernière personne à réussir à faire une boucle complète.

L’élimination d’un coureur peut se produire pour les raisons suivantes :
1) Il ne parvient pas à terminer la boucle avant l’heure impartie (Over pour Over Time on Loop)
2) Il ne prend pas le départ d’un nouveau tour (RTC pour Refuse to Continue)
3) Il prend le départ d’un nouveau tour, mais renonce à la terminer (DNC pour Did Not Complete Loop), par exemple en revenant au lieu de départ ou en se faisant rapatrier
4) Un coureur éliminé est considéré comme DNF (« Did Not Finish »).

Le vainqueur, l’unique Finisher, est celui parmi les concurrents qui réussit à effectuer une boucle supplémentaire après l’élimination de tous les autres. La compétition s’achève après cet ultime tour en solitaire : le vainqueur est contraint de s’arrêter, même s’il a le désir et les capacités de continuer.
Si aucun concurrent ne parvient à faire un tour de plus que les autres, tous les athlètes sont considérés comme DNF et il n’y a pas de vainqueur. Cette situation est arrivée notamment en 2022 lorsque les Belges Merijn Geerts et Ivo Steyaert décident de s’arrêter ensemble après avoir établi un nouveau record du monde, devenant les premiers coureurs à franchir les cent heures.

Variantes
La Backyard ultra n’est pas à confondre avec les courses à élimination où le nombre de tours est limité par l’organisation (souvent 24 heures). Lorsqu’un nombre maximal de tours est imposé, si plusieurs coureurs sont encore en lice lors de la dernière boucle, la victoire revient à celui ou celle qui franchit en premier la ligne d’arrivée du dernier tour. Dans une course Backyard ultra, il n’existe aucune limite à la durée et au nombre de tours

La problématique de cette course est multiple. Et sous bien des aspects, uniques.

1) C’est la répétition de l’effort qui rend cette épreuve hors norme.
Courir 6.706km en moins d’une heure est à la portée de la plupart des coureurs, même débutants. Le répéter durant des heures et des jours, c’est autre histoire.
Il faut donc se préparer à la fois physiquement mais aussi psychologiquement à durer et à se préserver pour y parvenir.

2) Un autre paramètre clé c’est que c’est la seule course où on ne sait pas, en prenant le départ, quand elle va s’arrêter puisqu’il faut être le dernier à repartir sur la boucle.
Cela signifie qu’il faut être en capacité de supporter cette incertitude et être en mesure de s’adapter à tous les scénarios de course possible.

3) Chaque boucle est un nouveau départ. Ça aussi c’est unique. On prend un départ toutes les heures.
Qui dit départ, dit tension, excitation avec des risques de survitesse qui sont rédhibitoires sur ce type de course. Une dépense d’énergie induite par la remise en route qu’il faut gérer sur le long terme.
Il est donc indispensable de prévoir dans le programme d’entraînement des organisations de séances qui préparent à cela.

4) On dépend de l’autre pour performer. Si vous êtes deux et que l’autre ne repart pas. La course s’arrête. Donc l’adage « A vaincre sans péril, on triomphe sans Gloire » prend toute sa pleine mesure.
De ce fait, on peut estimer que le niveau de performance des autres concurrents va influencer le résultat des uns et des autres.
« Plus on est de fous, plus on rit » est donc la formule complémentaire à l’adage évoqué précédemment.

Quelle stratégie ?

Ce qui me semble être la bonne stratégie c’est de parcourir la boucle entre 50 et 55 minutes afin d’avoir le temps de gérer exclusivement les aspects purement logistiques : Changer de tenue, de chaussures, aller aux toilettes, dormir quelques minutes et de manger, boire durant le tour en s’accordant une pause marchée.

Les sorties longues spécifiques vont donc devoir prendre en compte tous ces aspects en vue d’être fin prêt le jour J.
Je conseille de reproduire le plus précisément possible lors de ces séances, les conditions dans lesquelles la course va se dérouler. Tant au niveau de la nature de la boucle que de l’organisation logistique.

Bruno Heubi

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