Le vélo, un atout dans votre préparation
Il s’agit là d’un sujet qui suscite souvent des discussions. Entre les tenants du tout course à pied pour qui rien ne remplace le travail spécifique, et ceux de l’entraînement croisé, les échanges sont parfois animés. Voyons comment procéder si vous vous trouvez confronté à la nécessité ou à l’envie d’introduire la bicyclette dans votre programme d’entraînement.
Des plus non négligeables
Faut-il introduire d’autres activités physiques pour remplacer la course à pied lorsque celle-ci ne peut plus être pratiquée ou que le volume d’entraînement envisagé risque d’amener le coureur aux limites de ses possibilités physiques ?
A cette question c’est souvent le vélo qui est proposé comme sport complémentaire. Il est vrai que celui-ci présente de nombreux avantages.
- Les qualités aérobies y sont prépondérantes et proches de celles de la course à pied.
- La technique, peu compliquée, est à la portée de tout le monde.
- L’absence de choc, du fait que ce soit un sport porté, en fait une activité alternative complémentaire à la course.
- Le mouvement de pédalage, même s’il ne sollicite pas tout à fait les muscles de la même manière que la course, peut s’avérer un moyen de renforcement musculaire ou de récupération selon les situations.
- Son lieu de pratique le rend accessible à tous contrairement à d’autres sports aérobies comme le ski de fond, le roller ou l’aqua-jogging qui nécessitent des installations ou des aménagements extérieurs.
On a donc tous une bonne raison de mettre plus ou moins de vélo dans son programme d’entraînement. Voyons comment procéder selon les différents cas de figure
Des qualités qui se transfèrent
Tous les sports où les fonctions aérobies sont prépondérantes font appel à des qualités foncières similaires pour ne pas dire identiques. Pour chacune d’elles, il s’agit de posséder la meilleure VO2 max possible afin de disposer du « moteur » nécessaire à l’accomplissement de la performance. Il y donc un transfert qui s’opère lorsque, par exemple, le coureur à pied enfourche le vélo ou que le cycliste chausse les skis de fond.
Ensuite, la spécificité de chaque discipline différenciera le résultat du sportif au regard soit de la technique qu’elle nécessite ou des contraintes qu’elle impose.
En effet, on ne devient pas un spécialiste du skating du jour au lendemain. De même que l’on ne s’habitue pas aux contraintes de la répétitions des impacts au sol sans un minimum de préparation.
Mais la pratique d’un autre sport d’endurance se révèle toujours bénéfique au moment de reprendre sa discipline de prédilection.
Un effet protecteur
Comme on le sait,, la course à pied, par les micros traumatismes qu’elle génère est plus ou moins bien tolérée par notre carrosserie (pour reprendre la comparaison avec un véhicule, comme on le fait pour le moteur avec la VO2 max) L’avantage du vélo c’est qu’il permet de pratiquer de longues heures sans générer le moindre stress à ce niveau. Cela permet d’accroître le volume d’entraînement sans solliciter outre mesure les tendons, les ligaments ainsi que les articulations. On peut donc estimer qu’il y a là un effet protecteur pour le coureur qui cherche à augmenter son nombre de séances sans dépasser les limites de son organisme.
Dans ce cas, on s’attachera avant tout à chercher un allongement des temps de pratique en réduisant quelque peu le temps de course à pied pour le remplacer par une séance supplémentaire à vélo. Ou en substituant purement et simplement l’entraînement en course à celui sur deux roues
Mais n’oublions pas que cette stratégie doit s’envisager comme un complément à la préparation. Elle ne remplace, en aucune façon, le minimum de kilomètres qu’il faut s’imposer pour être prêt le jour J. D’ailleurs, les effets bénéfiques des sollicitations de la course sur les os et le squelette sont connus, elles aussi. Ils doivent nous inciter au bon sens et la mesure, dans ce domaine comme dans tout autre.
Un effet récupérateur
L’autre aspect profitable de cette particularité de la bicyclette c’est qu’elle permet d’être utilisée comme moyen de récupération lorsque la course a été intense et qu’elle nous signale par quelques courbatures qu’il serait préférable de ne pas reprendre trop vite.
Dans cette perspective, l’effet recherché est l’activation cardio-vasculaire pour permettre une élimination des déchets dus à l’effort. Il faut donc s’attacher à mouliner un maximum afin d’obtenir la vascularisation voulue. Seuls les jours qui suivent la compétition ou ceux où un effort intense a été consenti sont appropriés à ce mode d’utilisation du vélo.
Un effet compensateur
Si la blessure vous a contraint à stopper votre activité favorite, il y a fort à parier qu’un grand vide s’est emparé de vous. N’hésitez pas à le combler par la pratique du cyclisme. Dépassez les réticences, si vous en avez. Peut-être sont-elles les mêmes que vous aviez avant de vous lancer dans la course à pied, d’ailleurs ? Vous constaterez alors bien vite que cette activité vous permet tout autant que la course de vous apporter votre dose de dépense physique hebdomadaire. A la différence de votre sport pédestre favori, l’effort perçu est tout autre. La ventilation pulmonaire, par exemple, est moins importante d’une manière générale, ce qui peut déstabiliser le coureur habitué à un ressenti de l’effort plus perceptible Ceci n’est pas le cas dans les parties vallonnées où votre manque de pratique risque de limiter votre rendement. Mais au bout de quelques séances les progrès devraient vite vous permettre d’oublier que vous êtes novice.
Un effet affûteur
Au bout de quelques temps vous constaterez un effet supplémentaire de l’apport du vélo dans votre entraînement. C’est qu’il vous permet de vous affûter. En effet, la combinaison de ce sport en complément de la course à pied permet de perdre du poids. Objectif souvent visé chez le sportif d’endurance soucieux de réduire au maximum le coût énergétique de son geste sportif.
L’effet est d’ailleurs aussi remarquable pour le cycliste qui se met à la course à pied ; comme si le corps mémorisait une forme d’effort et réagissait davantage à des sollicitations inhabituelles.
Un effet renforçateur
Les sollicitations musculaires en cyclisme et en course à pied sont différentes. Il n’y a qu’à voir à quel point les spécialistes des deux roues souffrent dans des configurations de courses où les descentes sont importantes, alors qu’en montée leur aisance est souvent stupéfiante.
Ces différences s’expliquent par le fait que mouvement de pédalage est une contraction concentrique semblable à la poussée au sol en course lors de l’ascension d’une côte. La descente étant une sollicitation excentrique, elle ne fait pas partie du registre du cycliste qui doit combler ses lacunes dans ce domaine en s’entraînant dans cette configuration bien spécifique. En résumé, le vélo c’est bon pour les côtes mais pour les descentes rien de tel qu’une séance en situation réelle.